Depuis plus de quatorze ans, Samsung n’avait pas enregistré des résultats financiers aussi médiocres. Au deuxième trimestre, le géant sud-coréen a subi une chute spectaculaire de 96% de son bénéfice opérationnel, le faisant passer à seulement 600 milliards de wons, soit 423 millions d’euros. C’est le niveau le plus bas depuis 2009, un an avant le lancement des premiers Galaxy S qui ont propulsé Samsung au rang de géant des smartphones.

Les investissements stratégiques de Samsung préparent la reprise

Pendant cette période, le chiffre d’affaires de Samsung a également chuté de 22%, atteignant 60 000 milliards de wons, soit un peu plus de 42 milliards d’euros. Le conglomérat publiera ses résultats détaillés dans trois semaines.

Ces chiffres désastreux font écho à ceux enregistrés au premier trimestre, et ils sont attribuables aux pertes considérables de la division dédiée aux semi-conducteurs. En raison de la forte baisse des prix des puces mémoires, cette division a subi un déficit opérationnel de 4,6 billions de wons entre janvier et mars, soit 3,1 milliards d’euros. Son chiffre d’affaires a été réduit de moitié. Il convient de souligner que cette branche est généralement très rentable et représente ces dernières années plus de la moitié des bénéfices de Samsung.

La crise de surproduction qui sévit actuellement dans le secteur a touché Samsung, qui est principalement connu pour ses appareils grand public, mais qui est également un géant des semi-conducteurs. En tant que plus gros fabricant sur le marché des puces mémoire DRAM utilisées pour les serveurs, les ordinateurs, les smartphones et les disques SSD, Samsung fait face à une situation de marché très difficile. La baisse historique des ventes de smartphones et d’ordinateurs a entraîné une surproduction de puces, ce qui a provoqué une augmentation des stocks et une chute vertigineuse des prix. Samsung n’est pas seul dans cette situation, son principal rival sur le marché des puces mémoire, SK Hynix, a enregistré des pertes records de 3,4 billions de wons (2,4 milliards d’euros) au premier trimestre. De même, Micron, un acteur américain du secteur, a annoncé un déficit également record de 2,3 milliards de dollars (2,1 milliards d’euros).

Face à ces pertes, Samsung avait initialement décidé de maintenir sa production afin de gagner des parts de marché face à une concurrence contrainte de réduire son activité. Le groupe a récemment changé de cap et annoncé une baisse significative de sa production en avril. Cette décision a contribué à stabiliser les prix des mémoires DRAM et NAND. Selon les analystes, il faudra attendre la fin de l’année pour observer une amélioration notable.

Contrairement à une réduction des dépenses en capital, Samsung prévoit de maintenir ses investissements. En 2022, le groupe a investi 48 billions de wons (33 milliards d’euros) pour augmenter ses capacités de production de puces. Il cherche à renforcer son activité de fonderie, c’est-à-dire la fabrication de puces conçues par d’autres entreprises, avec l’espoir de rattraper le leader incontesté du secteur, taïwanais TSMC.

Samsung mise sur la poursuite de ses investissements dans les puces mémoire pour accroître ses parts de marché lorsque la demande reprendra, tandis que ses rivaux SK Hynix et Micron, qui sont plus petits et moins diversifiés, ont dû réviser à la baisse leurs projets d’expansion.

Malgré les défis actuels, Samsung demeure confiant en sa capacité à surmonter la crise des semi-conducteurs. Grâce à ses investissements stratégiques et à son engagement en matière d’innovation, l’entreprise est déterminée à rester en tête de la course technologique. La résilience de Samsung et sa vision à long terme lui permettront sans aucun doute de rebondir lorsque le marché des semi-conducteurs se rétablira.


Source : usine-digitale.fr           Auteur : Jérôme Marin

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