Les États-Unis ont mis en place de nombreuses restrictions commerciales dans le but de freiner les avancées de la Chine dans le secteur des semi-conducteurs. Ces mesures limitent l’accès de la Chine aux technologies et aux sites de production, et ralentissent les échanges commerciaux entre les entreprises américaines et chinoises.

Jusqu’à présent, la Chine s’était abstenue de prendre des mesures concrètes contre les entreprises américaines afin de ne pas nuire à son propre secteur industriel, qui reste fortement dépendant des composants électroniques qu’elle ne peut pas encore produire elle-même. Cependant, la situation pourrait évoluer alors que la Chine explore différentes options pour exercer une pression sur les États-Unis dans les négociations commerciales, notamment en utilisant son rôle de premier exportateur mondial de terres rares et en investissant massivement dans l’industrie des semi-conducteurs pour combler son retard.

La Chine a récemment trouvé une cible potentielle en la personne de Micron, le géant américain des composants mémoire. Les autorités chinoises affirment avoir découvert des risques de cybersécurité lors de l’examen des produits de Micron, ce qui soulève des inquiétudes quant à la sécurité nationale du pays. Cet argument est largement utilisé par les États-Unis depuis quelques années pour justifier leurs propres mesures restrictives.

En conséquence, la Chine a décidé que les entreprises chinoises ne devraient plus utiliser les composants mémoire de Micron dans les infrastructures nationales sensibles. Cette décision fait suite à une enquête ouverte en avril en réponse aux nouvelles mesures restrictives prises par les États-Unis. Pour Micron, c’est une mauvaise nouvelle, car le groupe américain réalise 10 % de son chiffre d’affaires sur le marché chinois et risque de voir ses concurrents, tels que Samsung, SK Hynix et Kioxia, en profiter.

Il reste toutefois à déterminer si cette mesure concerne l’ensemble des activités de Micron en Chine ou seulement certains secteurs sensibles. Une partie des modules mémoire importés par la Chine est utilisée pour fabriquer des produits destinés à des entreprises non chinoises, ce qui pourrait limiter l’impact de la décision sur l’ensemble de l’activité de Micron en Chine.